09.06.2017

Crêpage de chignons entre deux Dominicaines

Deux femmes natives de la République dominicaine ont comparu devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour s’être battu. Elles étaient poursuivies pour violence avec arme.

L’une est âgée de trente-huit ans, la seconde de vingt-huit. Elles sont toutes les deux maman de deux enfants, la plus jeune attendant son troisième. Elles se connaissent mais ne sont pas amies. Un jour, elles se retrouvent à une fête d’anniversaire d’un enfant. Tout semble bien se passer jusqu’à ce que les leurs, âgés de deux et cinq ans, se chamaillent.

L’une va alors reprocher à la fille de l’autre d’avoir crié sur son fils et la mère du garçonnet va mal le prendre. Rapidement, le ton monte entre les deux femmes qui ont consommé de l’alcool, l’une avoue avoir bu huit bières. Elles se tirent les cheveux et s’arment d’une bouteille de bière cassée.

Selon des témoins, la tension était grande entre elles depuis un certain temps. «Elles n’attendaient qu’un prétexte… Le prétexte avec les enfants va leur permettre de s’expliquer…», a dit l’un d’eux.

L’origine du différend n’est pas précisée lors de l’enquête de gendarmerie. À la barre du tribunal, les deux femmes continuent de se renvoyer la balle. «C’est elle qui a commencé. Je n’aurais pas pris de bouteille si elle n’en avait pas pris… Elle n’avait pas à me pointer du doigt… Je suis allée chercher ma fille et elle m’a jeté sa boisson à la figure», lâchent-elles à tour de rôle.

Selon des témoins, la fille de la femme la plus âgée serait aussi arrivée sur les lieux avec une arme de poing à la main pour défendre sa mère. «Ce n’était pas un révolver mais un couteau», tient-elle à rectifier au tribunal.

À l’audience, les magistrats tentent de leur faire prendre conscience de leur bêtise et surtout de la gravité de se battre devant leurs propres enfants. «Comment vont-ils vous respecter ? Comment vont-ils respecter les autres s’ils vous voient vous bagarrer ainsi», a demandé le juge.

«À une fête d’anniversaire, on organise souvent un petit spectacle, et bien ce jour on a eu une bagarre entre filles. Je ne sais pas si la vidéo de la scène est visible sur You Tube», a commenté pour sa part le vice-procureur Yves Paillard qui leur conseille d’apprendre à «contenir leur passion et leur pulsion». D’autant plus qu’elles se trouvent «dans une situation fragile». En effet ni l’une, ni l’autre n’est titulaire d’un titre de séjour en partie française. Leurs passeports sont périmés et elles ne peuvent ainsi pas demander une carte de séjour. Cependant, elles ne semblent pas inquiètes. «J’ai un enfant», a répondu la plus âgée au juge lorsque celui-ci a voulu lui faire comprendre qu’elle pouvait être expulsée. «Avoir un casier judiciaire peut être une cause de refus de délivrance», a insisté le juge.

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de 500 euros avec sursis simple à l'égard de chacune conformément aux réquisitions du parquet. «C’est un avertissement solennel»,  a indiqué le tribunal.

Estelle Gasnet