02.02.2017

Un pêcheur d’Anguilla jugé pour avoir vendu illégalement 200 kg de lambis à Marigot

Un jeune pêcheur de 30 ans est poursuivi par la justice française pour avoir importé des lambis sans permis.

Il est âgé de trente-six ans. Il est né en Dominique mais habite à Anguille où il est pêcheur professionnel déclaré auprès des autorités locales. Depuis plus de quinze ans, HM a l’habitude de venir à Marigot vendre du lambis. «À l’époque, on avait des petites tables et on vendait directement. C’était encore en franc. On payait une taxe à la commune. Puis le marché a été construit et depuis on vend aux personnes du marché», explique cet homme anglophone au tribunal devant lequel il a comparu jeudi 2 février pour avoir importé illégalement du lambis.

Le 16 janvier 2016, jour de marché à Marigot, alors qu’il accoste sur le front de mer, il fait l’objet d’un contrôle de l’office national des eaux et des milieux aquatiques. 841 lambis sont découverts à bord de son bateau, soit 170 kilos. Une partie est congelée, l’autre est dans de la glace. Aucune poursuite ne sera engagée à son encontre.

Au cours de son entretien avec les agents de l’office qui parlent peu anglais, il prétend avoir seulement compris devoir justifier l’origine de sa marchandise. HM affirme pêcher au Nord d’Anguilla et non dans les eaux de Saint-Martin mais ne peut le prouver aux agents ce jour-ci. «C’est pourquoi la seconde fois qu’il vient à Marigot, il prend le ferry. Il estime ainsi que cela prouvera que ses lambis ont été pêchés à Anguilla et non dans les eaux françaises», commente son avocate. Mais ce n’est pas le cas. Le pêcheur est contrôlé une deuxième fois à sa descente du ferry en octobre 2016 et trente kilos de lambis congelés sont découverts dans son sac. Cette fois-ci il sera poursuivi.

Ce qui lui est reproché est d’importer le lambis à Saint-Martin, ce qu’il n’avait pas compris la première fois. En tant que pêcheur d’Anguilla, il a besoin d’un permis d’importer en partie française car c’est un territoire de l’Union européenne. Le lambis étant une espèce protégée, sa pêche et sa vente sont soumises à une réglementation très stricte en Europe y compris à Saint-Martin qui est une région ultrapériphérique (RUP) - à la différence de Sint Maarten et de Saint-Barthélemy qui sont sous un autre statut (PTOM).

À la barre, HM confie avoir désormais compris la loi. Le vice-procureur Michaël Ohayon a requis une peine de 4 000 euros dont la moitié assortie du sursis.

Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars.

Cette affaire est indépendante de celle révélée la semaine dernière par le parquet et relative à la découverte d’une tonne de lambis importée à Saint-Martin illégalement.

(Photo d'illustration)

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

alors on est condamne a ne plus manger du lambi ? ils font chier maintenant qu ils s occupent de verifier leurs collegues avec la farine illegale une tonne foutu en l'air de lambi ou on va pouvoir en acheter?