30.11.2018

Un et deux ans de prison pour deux jeunes de 18 ans qui ont volé un scooter

Les faits se sont produits le 27 novembre en fin de matinée à la Savane.

Mardi dernier en se levant, FM découvre que son scooter a été volé. Il décide alors d’aller le chercher. JMD, une connaissance, l’emmène avec son deux-roues. De Saint-James où ils habitent, ils prennent la RN7 en direction de Grand Case.

Au niveau de la Savane s’est formé un embouteillage en raison de la circulation alternée. Dans la file de véhicules se trouve un professeur du lycée professionnel qui rentre chez lui. Il est 11h20 lorsque ce dernier est agressé par les deux jeunes ; FM essaie de lui prendre son scooter. Voyant qu’il résiste, le jeune donne des coups au professeur qui tombe à terre. FM en profite pour monter sur le deux-roues et prendre la fuite.

En parallèle, le second jeune, JMD, comprenant que son ami est en train de voler le scooter, décide de repartir d’où il vient. En faisant demi-tour, il voit par terre un smartphone, le saisit et part. Selon la victime, JMD l’aurait aussi frappé. Le téléphone sera géolocalisé à Saint-James, il avait été revendu par JMD.

Dans l’embouteillage se trouve aussi un ancien élève du professeur ; celui-ci vient l’aider et communiquera aux gendarmes l’identité de JMD qu’il connaît.

C’est ainsi que les deux jeunes hommes ont été interpellés puis placés en garde à vue à l’issue de laquelle ils ont été présentés devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin vendredi matin en comparution immédiate.

Tout comme ils l’ont fait durant leur audition, ils reconnaissent à la barre les faits sans aucune difficulté. Et s’en excusent. Ils disent tous deux que c’était une erreur, que «c’était pas bien ce qu’ils ont fait… Qu’ils auraient dû aller déposer plainte à la gendarmerie pour le vol du scooter au lieu d’aller essayer d’aller le chercher eux-mêmes».

Pour le vice-procureur, leur défense est trop facile. Le représentant du ministère public ne croit pas en leur version et est persuadé qu’ils cherchaient à braquer un scooter. Il requiert une peine de deux ans de prison ferme ainsi qu’un mandat de dépôt à l’encontre des deux hommes.

Quelques secondes après avoir entendu la peine demandée, JMD fait un malaise. Selon sa sœur, présente dans la salle, il s’agit d’une crise d’épilepsie. L’audience est suspendue le temps que les sapeurs-pompiers arrivent et transportent JMD à l’hôpital. Quelques heures plus tard, il sera ramené au palais de justice pour entendre le jugement.

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné FM à une peine de deux ans d’emprisonnement et a prononcé un mandat de dépôt. Il sera donc transféré dans l’après-midi en prison en Guadeloupe où il fêtera ses 19 ans le jour de Noël. Il avait déjà été condamné le mois dernier pour un vol avec violence. FM était aussi poursuivi pour usage et détention de crack ainsi que pour outrage à gendarmes, refus d’obtempérer à un contrôle et pour avoir percuté un véhicule en tentant de s’enfuir.

Employé dans le bâtiment en partie hollandaise, il est père d’un bébé de trois mois ; il avait l’intention d’aller rejoindre la maman qui vit avec l’enfant en Martinique.

JMD qui a eu 18 ans il y a trois mois, écope de sa onzième peine, soit douze mois de prison. Son casier judiciaire comprend six condamnations pour vol- la première ayant été prononcé lorsqu’il avait 12 ans, sans compter les quatre jugements prononcés cette année. Aujourd’hui, le tribunal n’a en revanche pas ordonné de mandat de dépôt à son encontre.

JMD est aussi papa d’un bébé de huit mois avec lequel il vit chez sa mère, la maman du bébé ne s’en occupant pas. A sa sortie de prison, il avait trouvé un emploi au sein d'une association.

Les deux individus doivent en outre indemniser la victime, le propriétaire du scooter, qui s’est constituée partie civile, à hauteur de 370 euros pour le préjudice matériel subi, 4 000 euros pour le préjudice moral et 1 500 euros au titre de l’article 475-1 du code de procédure pénale (frais d’avocat).

La soeur de l'un des deux prévenus mise en garde à vue lors de la suspension d'audience

Durant la suspension d’audience suite au malaise de JMD, la sœur de celui-ci a été placée en garde à vue pour avoir insulté le procureur. La scène s’est déroulée dans le couloir lorsque le magistrat est venu lui demander si son frère prenait des médicaments. Le ton est rapidement monté et la jeune femme a injurié le représentant du ministère public. Elle a aussitôt été interpellée par les gendarmes sur ordre du procureur.

Estelle Gasnet
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