11.10.2018

Le gouvernement étudie l’ouverture d’un casino en partie française

Dans le cadre des discussions à l’Assemblée nationale portant sur le Pacte, la députée de Saint-Martin a défendu l’idée d’implanter un casino en partie française.

La semaine dernière, les députés ont examiné de nombreux amendements concernant le projet de loi relative à la croissance et la transformation des entreprises (Pacte). Claire Guion-Firmin en a présenté un en lien avec l’article 51 qui vise «à autoriser le transfert au secteur privé de la majorité du capital de La Française des Jeux tout en la maintenant sous le contrôle strict de l’État». La députée de Saint-Martin a demandé à ce que soit inscrite l’autorisation de création d’un «lieu de jeux d’argent haut de gamme» en partie française de l’île.

«Dans le cadre du plan de relance, Saint-Martin a besoin d’investissements attractifs pour une clientèle touristique internationale. Un lieu de jeux d’argent haut de gamme offrirait, sur le territoire français, toutes les garanties de transparence et de respect des lois de la République. Génératrice de recettes pour l’État, mais aussi pour la collectivité dotée de la compétence fiscale qui survit sur ses recettes propres, la construction d’un casino haut de gamme à Saint-Martin sera aussi créatrice d’emplois. Elle permettrait également de susciter une concurrence saine avec la partie néerlandaise de l’île, dont la législation en matière de jeux d’argent est indéniablement opaque, et de capter ainsi une clientèle rassurée par ce que la France sait offrir de mieux en matière de divertissement», a-t-elle justifié.

Toutefois, elle a été jugée hors sujet par la rapporteure de la commission spéciale et par le ministre de l’Economie et des finances. La première, Marie Lebec, a rappelée à Claire Guion-Firmin «que, s’agissant des jeux, l’objet du projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises, est d’organiser le transfert de La Française des jeux, et non de travailler sur les jeux d’argent au sens large».

Bruno Lemaire a lui aussi souhaité le retrait de l’amendement car il «souhaite simplement [ne pas s’écarter] de l’objectif poursuivi par le projet de loi». «Nous ne sommes pas réunis pour décider de l’ouverture d’un casino à tel endroit ou à tel autre, mais, pour ce qui concerne les jeux, pour engager la privatisation de La Française des jeux dans laquelle l’État conservera une participation de 20 % », a-t-il lui aussi répété.

L’amendement présenté par la députée de Saint-Martin a donc été rejeté. Cependant, tout n’est pas perdu. Le ministre de l’Economie a en effet déclaré n’avoir «aucune prévention contre l’ouverture d’un casino à Saint-Martin». Il s’est engagé à solliciter le ministre de l’Intérieur pour examiner la demande de la députée et «les avantages de l’ouverture d’un casino».

«S’il s’agit d’un facteur d’attractivité touristique, j’y serai très favorable. Je serai favorable à tout ce qui permettra de relancer l’activité touristique à Saint-Martin. (…) S’il apparaît qu’il s’agit d’un moyen de rééquilibrer la situation par rapport à la partie néerlandaise de l’île, et que cela donne de l’attractivité touristique à la collectivité, bien entendu, notre réponse sera favorable, et nous vous aiderons», a-t-il assuré.

Estelle Gasnet
6 commentaires