09.10.2018

"Nous ne voulons pas que la situation perdure"

Huit des dix-huit enseignants de l'école primaire Omer Arrondell à Quartier d'Orléans dénoncent certaines conditions d'accueil des élèves.

«Ce n’est pas parce qu’on ne nous voit pas, que tout va bien», déclarent huit enseignants de l’école primaire Omer Arrondell à Quartier d’Orléans, soit la moitié du corps enseignant de l’école. Ce mardi matin, ils ont ainsi décidé de profiter du mouvement national de contestation, pour dénoncer les conditions d’accueil et de travail au sein de l’établissement qui accueille environ trois cents élèves.

L’année dernière, ils ne se sont pas manifestés. «Nous savions que la situation était difficile après Irma et nous avons fait des concessions», confient-ils en considérant que maintenant il n’y a plus lieu de continuer. "Nous ne voulons pas que la situation perdure, on ne veut pas recommencer comme l'an passé", déclarent-ils.

Quartier d’Orléans étant en REP +, les classes de CP et de CE1 doivent être dédoublées. C’est-à-dire qu’elles doivent accueillir douze élèves, sinon deux enseignants. Le manque de salles ne permettant pas d’avoir ces effectifs réduits deux professeurs sont affectés. «Mais en CE1, pour l'instant, il en manque trois», font remarquer les enseignants. D’une manière générale à l’école Omer Arrondell il manque six professeurs. «Certains postes sont pourvus mais ils le sont par remplaçants et non par des enseignants titulaires», commentent-ils. Or un remplaçant est affecté pour assurer un remplacement de manière provisoire. «Ici ils sont à l’année, cela veut dire qu’on n’a plus de remplaçants en cas de besoin», poursuivent-ils.

Les autres situations dénoncées sont des conséquences directes d’Irma. «Le stade ayant été endommagé, le sport s’est fait l’année dernière dans la cour de l’école. Mais cela fait du bruit et perturbe les classes. On ne veut pas recommencer ainsi encore une année», assurent les enseignants.

Alors que le président de la Collectivité lors d’une visite de l’établissement en septembre avait «promis» que le préfabriqué serait prêt «à la fin du mois», aujourd’hui ils constatent que ce n’est toujours par le cas. «Depuis l’an passé, on nous fait des promesses… Aujourd’hui ce préfabriqué accueille deux classes et les enfants allophones dans de mauvaises conditions et les élèves du RASED, ne peuvent toujours pas y être pris en charge. D’un côté il y a des infiltrations et il n’y a pas de climatisation», commente une enseignante.

Les enseignants reconnaissent toutefois que des travaux ont été réalisés suite à Irma (notamment le remplacement des nacots cassés au niveau des fenêtres), mais que certains demeurent toujours à faire comme «la pose d’une clôture à l’arrière». «C’est ouvert et les enfants peuvent passer», commentent-ils.

Ils ne comprennent pas pourquoi ces travaux ne sont pas faits alors que l’association des maires de Martinique avait accordé en mai une subvention de quelque 104 000 euros destinée à la reconstruction du collège de Quartier et l’école Omer Arrondell.

Estelle Gasnet
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