02.10.2018

Daniel Gibbs fait le point sur la visite présidentielle

Pour lui, Emmanuel Macron a remis les pendules à l'heure.

Mis à mal par Emmanuel Macron samedi après-midi lorsque ce dernier a échangé avec des Saint-Martinois à Quartier d’Orléans, Daniel Gibbs considère que le lendemain, Emmanuel Macron a «remis les pendules à l’heure». «Il a déclaré à plusieurs reprises que sa confiance [à son égard, ndlr] était renouvelée», précise le président de la COM qui a dressé un bilan de la visite présidentielle avec les médias locaux lundi en fin d’après-midi.

«Comme le président l’a dit, Irma a mis au grand jour les difficultés du territoire et il faut assainir la situation», admet Daniel Gibbs en faisant allusion aux «mauvaises pratiques» dénoncées par le chef de l’Etat. Certaines avaient déjà été publiées par la chambre territoriale des comptes (CTC) dans un rapport rendu public fin août. «J’assume même si la chambre parle de la gestion des anciennes mandatures et nous mettons en œuvre les préconisations de la CTC», confie-t-il.

En ce qui concerne la reconstruction, le président de la COM reconnaît qu’elle «peine». Pour plusieurs raisons, notamment financières. «Nous n’avons pas encore touché les 15 millions d’euros correspondant à l’engagement de l’Etat dans ce domaine. Nous avons donc dû utiliser des fonds de l’Europe, du FSUE», précise Daniel Gibbs qui a annoncé que les 15 millions seront au final destinés à la construction du collège 900 (Soualiga) et au collège de Quartier d’Orléans. Et de rappeler que les retards des travaux dans les écoles sont dûs au retard pris par les entreprises en juillet. Le président de la COM convient qu’il est nécessaire de «communiquer régulièrement» avec les acteurs concernés (parents, enseignants, syndicats, etc.).

Par ailleurs, Daniel Gibbs se dit satisfait des annonces faites par Emmanuel Macron, notamment dans les domaines suivants :

  • redynamisation de Marigot

Le président de la République a affirmé qu’il «soutiendra le projet de requalification urbaine du centre ville de Marigot, notamment la mise en valeur de l'habitat traditionnel créole et la valorisation des rues commerçantes et artisanales ». «Nous allons aussi recevoir des aides en ingénierie qui va nous permettre de mettre les bouchées doubles pour le redynamisation de Marigot », commente Daniel Gibbs.

  • dématérialisation du RSA

«Cela était un grand combat. Après Irma, quand l’Etat débloquait l’aide d’urgence aux familles les plus en difficultés, j’avais insisté pour qu’elle soit versée et utilisée via une carte prépayée. «Le président m’avait dit alors que c’était dangereux pour moi politiquement, je lui avais répondu que j’étais prêt à prendre le risque », confie Daniel Gibbs. «Cela a fonctionné et montré qu’on peut faire la même chose avec le RSA », poursuit-il. Et de faire remarquer à ceux qu’ils l’accusent de mal dépenser l’argent public : «c’est aussi une preuve que je ne souhaite pas qu’il soit dépensé n’importe comment. »

  • vice recteur

Emmanuel Macron a annoncé que le représentant du recteur sera élevé au rang de vice-recteur en 2019. Un pas en avant vers ce que Daniel Gibbs demande depuis 2016, l’implantation d’un vice-rectorat à Saint-Martin. «C’est un vice-recteur et non un vice-rectorat, mais ce sont les prémices de ce qu’on demande. Certaines décisions vont se prendre désormais directement à Saint-Martin».

Estelle Gasnet
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