13.06.2018

Un SDF de 28 ans condamné à 4 mois de prison ferme pour avoir volé

En une semaine, il a commis six vols dont certains à l’issue de sa garde à vue. D’où la décision du parquet de le présenter mercredi matin devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin selon la procédure de comparution immédiate.

L’auteur des faits est un jeune Saint-Martinois de 28 ans sans domicile fixe. «Sa mère l’a récemment mis dehors», explique-t-il car «il n’y avait pas assez de place pour lui dans son nouvel appartement et parce qu’il snife de la cocaïne». Il vit alors depuis quelques semaines dans la rue. Il n’a d’ailleurs pas dit à sa mère, frères et sœurs qu’il était convoqué devant le tribunal.

Il était embauché par une association d’insertion jusqu’en septembre dernier mais son contrat s’est terminé et il «n’a pas cherché d’autre travail». Il perçoit une allocation de 420 euros par mois au titre du RSA, précise son conseil.

«Il est dans une situation de précarité. Un homme qui cause des problèmes est un homme qui a des problèmes. Il a volé pour pouvoir se nourrir», a plaidé l’avocat. Son client est entré par effraction  dans plusieurs restaurants ainsi que dans un SPA la semaine dernière durant la nuit pour prendre de l’argent et manger de la nourriture. Seul un seul géreffraction  ant s’est constitué partie civil et demande 300 euros de dommage et intérêt.

Le prévenu est aussi accusé d’avoir volé une voiture. Il a expliqué qu’il voulait au départ voler une batterie, «avoir essayé trois quatre voitures» avant de voir les clés sur le contact d’un véhicule et de changer d’avis. Il a voulu «l’utiliser juste pour faire un tour». Et pendant ce tour, le propriétaire de la voiture, le gérant d’une société de location, a reconnu la voiture mais pas la personne au volant, qui n’était pas celle à qui il l’avait louée. Les gendarmes ont pu interpeller l’individu qui était coincé dans les embouteillages.

Il a aussi volé un vélo et c’est au guidon de celui-ci qu’il a été interpellé en pleine nuit par les gendarmes qui ont fait la connexion avec une récente affaire de vol de vélo. Et lors de son audition, le rapprochement avec les vols des commerces a été fait.

Le prévenu a reconnu l’ensemble des faits mais «son comportement très décontracté » ne plaît pas aux magistrats ; à la barre, il tient sa bouteille d’eau et boit, tapote sur le pupitre, sourit. Le vice-procureur, Yves Paillard, veut envoyer «un message de fermeté» afin de «redonner confiance aux commerçants». Il requiert une peine de huit mois de prison dont quatre assortis du sursis et mise à l’épreuve durant deux ans avec notamment l’obligation de travailler ainsi qu’un mandat de dépôt.

Après en avoir délibéré le tribunal a suivi les réquisitions du procureur mais n’a pas prononcé de mandat de dépôt. Le jeune doit trouver un travail, fixer sa résidence et indemniser la victime à hauteur de 300 euros.

L’avocat avait demandé une peine de travail d’intérêt général.

Les quatre mois de prison ferme seront aménagés. «Mais qu’est-ce que je vais faire si vous ne m’envoyez pas en prison ?», a-t-il demandé au tribunal après lecture du délibéré.

Estelle Gasnet
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