14.12.2017

Daniel Gibbs veut "garantir la sécurité des concitoyens" dans les zones à risques

La carte des aléas réalisée par l’Etat a été présentée à la Collectivité vendredi dernier. «Cette carte reprend l’ensemble des submersions et inondations liées au cyclone du mois de septembre que nous devons dorénavant prendre en compte pour la reconstruction de Saint-Martin», explique le président Daniel Gibbs. Ce document sert de base de travail aux équipes de la COM à «la définition quartier par quartier des modalités de construction» qui seront dévoilées dans les prochaines semaines. «Certainement pas avant le mois de février, après les dernières discussions avec le comité interministériel», précise l’entourage du président.

Jeudi matin, en conseil territorial, Daniel Gibbs a rappelé sa position : «en tant que résident de la Collectivité, elle est claire, qu’elle soit bien entendue et comprise par chacun : je n’envisage pas la démolition de quartier entier, mais je défend l’adaptation de notre urbanisme dans les secteurs à risque pour garantir la sécurité de nos concitoyens».

Il cherche «toutes les solutions pour atténuer les conséquences de la submersion : de l’élévation des constructions à la construction d’ouvrage en passant par le ré-ensablement». «C’est une réponse complète que je recherche et non pas la facilité de la démolition, qui marquerait à jamais les Saint-Martinois », conçoit-il.

La volonté de la COM est de protéger la population et précisément celle qui se trouve dans des zones à risques car si demain, une autre catastrophe climatique se produit, c’est la responsabilité du président qui sera engagée. La famille d’une victime pourra porter plainte contre lui pour avoir mis sa vie en danger, pour l’avoir autorisée à résider dans une zone dite à risque.

La question est donc de savoir comment on protège la population. Et la réponse n’est pas évidente. Si en théorie il est facile de dire qu’il est interdit d’habiter dans telle zone car elle est trop dangereuse, en pratique, à Saint-Martin où le foncier est restreint, cela l’est beaucoup moins. «L’Etat ne peut pas dire à la COM – via la carte des aléas – qu’elle ne peut pas autoriser la reconstruction dans certaines zones sans avoir de solutions alternatives. Si on demande de construire un étage supplémentaire, qui va payer cet étage ? Si on demande à des gens de partir, qui va les indemniser ? Tant que l’Etat n’est pas capable de répondre à ces questions et de trouver l’argent nécessaire, on ne peut rien imposer», considère Daniel Gibbs.

Comme mesure de protection des habitants, le président de la COM évoque l’obligation de faire évacuer les gens. En France, contrairement aux Etats-Unis, on ne peut pas imposer à la population d’évacuer une zone. «Si on légifère et qu’une personne refuse d’évacuer alors que sa vie est en danger, cela n’est plus de ma responsabilité », conçoit-il.

Enfin, aujourd'hui, il est possible de reconstruire à l'identique quel que soit l'endroit. Toutefois, dans les zones à risques, la COM peut se réserver le droit de surseoir à statuer lors d'une demande de déclaration de travaux le temps qu'elle trouve des mesures de protection.

Estelle Gasnet
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